L’avait-il inventé ou l’avait-il entendu quelque part ?
Je n’en sais rien ; mais je n’ai jamais oublié ce codicille fièrement énoncé de sa voix de stentor par celui qui m’a formé et qui n’aimait rien plus que de voir son esprit vif et percutant triompher des croyances convenues et de l’inconscient collectif soumis à la dictature de l’émotionnel.
Mais qu’est-ce que la vérité ?
Oscar Wilde critique avec dérision le chemin savonneux que nous avons pris quand il nous dit
« qu’une chose cesse d’être vraie quand plus personne n’y croit… ».
Certes et heureusement, tout le monde ne peut pas se tromper en même temps, et on échouerait à chercher compulsivement une erreur fondamentale derrière chaque dogme communément admis.
Or, la responsabilité – puisque c’est notre sujet – ne va pas sans la conscience ni la conscience sans le sens de son devoir.
Pas le devoir qu’on exécute mécaniquement parce que tout le monde le reconnaît comme tel, mais celui qu’on sait précisément reconnaître en dépit de la multiplication de l’erreur.
Chez nous, ça s’appelle le jugement professionnel ; celui qui permet de voir « ce qui est invisible pour les yeux »…
L’autre nuit, j’ai fait un drôle de rêve : une gigantesque base de données était reliée à tous les réseaux sociaux ; on pouvait faire des requêtes et le système fabriquait LA vérité ; dont évidemment on ne pouvait plus s’écarter…
Fini la liberté de conscience ; fini la conscience elle-même ; fini l’humanité !
A mon réveil, j’ouvre la radio ; l’obscurantisme a lui aussi déclaré la guerre à la civilisation ; décidément …
Bien sûr, je ne suis pas venu vous dire que les experts-comptables ou les commissaires aux comptes vont sauver le monde ; mais nous assumons la responsabilité de notre jugement professionnel et constituons à notre manière un rempart contre l’ignorance et le fanatisme.
Et pas de façon symbolique comme le colibri de Pierre Rabbi, mais de façon systémique car nous sommes en surplomb de la vie des entreprises.
Mais nous ne sommes que des hommes et nous pouvons nous tromper ; ce nouveau numéro d’INFORES vous aidera à aiguiser votre jugement professionnel ; c’est du moins son ambition. |
